Les déesses de la fertilité

à travers les âges

Cette série a été présentée dans le cadre d'une exposition "Ar(t)chéologie du futur"

organisée conjointement avec Alain Dutour et Daniel Cloué.

(Ne croyez rien de ce que vous lisez)

Cucuténi

Le culte de Cucuteni est un des cultes néolithiques les plus impressionnants. On le retrouve dans une zone comprise entre le nord-est de la Roumanie, la République de Moldavie et le sud-ouest de l’Ukraine. Ce culte, dans lequel la figure de la femme aurait tenu une grande place et revêtu une dimension sacrée, aurait consisté essentiellement en une vénération de la Terre, de la fertilité et de la fécondité.

 

Il doit son nom au village de Cucuteni où, en 1884, on a découvert les premiers vestiges archéologiques. C'est un culte antérieur aux grandes pyramides et à la culture mycénienne. Les plus anciennes statuettes ont un âge de 6.500-7.000 ans. Leurs peintures splendides ont les couleurs qui sont restées presque intactes. La plus grande des statuettes mesurant presque un mètre, on se demande comment ils ont pu la cuire, n’ayant pas retrouvé de four assez vaste pour la contenir. Réputée pour sa céramique peinte superbement, la culture de Cucuteni est daté autour de 4800-4600 avant notre ère. Les habitants étaient chasseurs, agriculteurs, pêcheurs, s'occupaient de l'artisanat, de l'exploitation du sel et de sa commercialisation.

La spécificité de la culture de Cucuteni était la céramique exceptionnelle et le savoir-faire des artisans. Il y a eu des phases et des sous phases de développement, mais le fil rouge, l'élément commun à toutes ces époques reste la peinture incroyable sur la céramique. En fonction de la période, nous avons des motifs méandreux, en spirale, ou des motifs géométriques. Les spécialistes ont voulu trouver des explications à ces motifs en essayant de comprendre la mentalité des habitants, mais il est très difficile pour nous de retourner dans une période si éloignée dans le temps.

 

Bastet

 Bastet était la fille du dieu de soleil Rê et épouse de Ptah. C'était la déesse de la joie du foyer, de la chaleur du soleil, de la maternité et aussi la déesse protectrice des femmes enceintes et des enfants, bien qu'elle prenne parfois l'aspect guerrier d'une lionne. Déesse de la joie comme Hathor, Bastet  aimait la musique et la danse, dont elle scandait les pas avec crécelle sacrée connue sous le nom de sistre, souvent décoré d'une figure de chat, qu'elle tient à la main.

 

Elle était dépeinte comme une chatte ou sous une forme humaine avec la tête d'un chat parfois ornée de boucles d'oreilles. Divinité bienveillante, elle protégeait les hommes contre les maladies contagieuses et contre les mauvais esprits. Bastet a été aussi associée à "l'œil de Rê", agissant comme l'instrument de la vengeance du dieu du Soleil.

 

Son culte est attesté dès la IVe dynastie mais Bastet  connut sa plus grande popularité lorsque sa ville devint la capitale, vers 950 avant notre ère, du pharaon Sakaponk et des pharaons libyens de la XXIIe dynastie. Pour plaire à Bastet, ses fidèles lui consacraient en grand nombre des statues de chat, et ils avaient coutume d'enterrer pieusement dans ses sanctuaires, après les avoir momifiés avec soin, les cadavres des chats qui avaient été entourés de vénération comme animaux sacrés de Bastet.

 

Les chattes étaient considérées comme des protectrices avisées de leur progéniture c'est pourquoi les femmes qui voulaient être une mère attentionnée pour leurs enfants suspendaient une amulette de chat autour de leur cou.  

 

 

Taouret

 Dans la mythologie égyptienne, elle est la déesse au corps d'hippopotame. Elle se dresse sur ses pattes arrière de lion et, dans ses pattes avant en forme de mains humaines, elle tient le panier en osier contenant le nouveau-né. Représentée appuyée sur l'Ânkh, la déesse a un aspect hybride symbolisant à la fois la fécondité et la férocité de la mère défendant sa progéniture.

 

Elle est la déesse protectrice de l'accouchement. Sa représentation a deux buts. Tout d'abord, effrayer les mauvais esprits et les tenir ainsi éloignés de l'enfant à naître. Puis, après l'accouchement, ses seins généreux assurent un bon allaitement. La relation avec la maternité est établie selon un autre accessoire qui l'accompagne parfois, un couteau en obsidienne dont on se servait pour couper le cordon ombilical. Une des facultés de cette matière est de couper de manière antiseptique pour éviter l'infection du cordon.Les femmes enceintes portaient souvent des amulettes à son effigie pour se protéger du mauvais sort.

 

Taouret est également un symbole de fécondité. En effet, associée à la fête d'Opet, elle représente la fertilité apportée par les eaux du Nil qui fécondent la terre et permettent la culture.

 

La forme animale de la déesse fait d'elle, dans certains cas, une compagne du dieu Seth, incarné dans l'hippopotame mâle, toujours maléfique.

Inanna

 Inanna s'affirme dans les textes  comme une déesse liée à l'amour puis de plus en plus à la sexualité, et non pas la fécondité. De nombreux hymnes et chansons d'amour s'intéressent ainsi à sa relation avec son époux, le dieu-berger Mezidon, le couple divin devenant un modèle pour ce qui relève de la séduction et de la sexualité. Ces récits se présentent souvent sous la forme d'un jeu de séduction entre Inanna, présentée comme une jeune fille de bonne famille très belle, séductrice et disposant de beaux atours, en émoi devant son promis, qui éveille en elle des sentiments enthousiastes et des désirs sexuels, et Mezidon qui cherche à gagner son cœur en lui faisant la cour, et à l'épouser, en accord avec les conventions sociales. Cette union a un lien symbolique manifeste avec la fertilité, qui doit découler de l'union des deux divinités, qui ressort de manière claire dans les écrits liés au thème du « Mariage sacré » qui s'appuie sur cette tradition mythologique et qui présentent Inanna comme la garante du succès des récoltes et du croît des troupeaux.

 

Qu'on érige mon lit garni de draps fins

Qu'on y répande des fleurs odorantes

Pour moi, qu'on amène l'homme de mon cœur

Qu'on amène mon Mezidon de bonne heure

Qu'on place ses mains sur mes reins

Qu'on place son sein contre mon sein

Sa main sur ma butte reposant

Que le sommeil est apaisant

Son Ithyphallus en mon milieu

Mène à mon plaisir délicieux !

 

— Chant nuptial pour Inanna et Mezidon.

 

Le caractère sexuel d'Inanna est progressivement plus prononcé. Elle est alors la patronne du désir sexuel, des relations sexuelles, et est invoquée dans des prières visant à obtenir l'amour d'un être désiré, de même que dans des rituels visant à lutter contre l'impuissance sexuelle ou pour enfanter. Dans ses temples, on lui dédiait des objets votifs manifestement en rapport avec la sexualité à ces mêmes fins, notamment des triangles pubiens : de nombreux exemplaires en terre cuite ont été mis au jour dans son temple à Assur, et l'inventaire du trésor du temple de la déesse Ishtar de Lagaba mentionne une vulve en or et huit en argent. Les nombreuses représentations en terre cuite de femmes nues et de couples en pleins ébats sont couramment rattachées au culte d'Inanna. Un poème grivois relate par ailleurs comment la déesse est capable de satisfaire sexuellement des dizaines de jeunes hommes sans être épuisée : « « Réunis pour moi les jeunes hommes de ta ville, et allons à l'ombre du mur de la ville. » Sept à son devant, sept à ses hanches, soixante et soixante sont satisfaits par son sexe. Les jeunes hommes s'épuisent, mais pas Inanna : « Venez, jeunes hommes, sur mon plaisant sexe ! »

 

Le vitrail représente une des 69 positions d’accouplement dite « Mélabienofond » sensée favoriser la pénétration et le recueil du sperme au fond de l’utérus.

 

 

 

 

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